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La robe de mariée de Jackie Kennedy | Élégance et héritage couture

Le 12 septembre 1953, Jacqueline Bouvier dit « oui » à John F. Kennedy lors d’une cérémonie grandiose à Newport, Rhode Island. Ce mariage, célébré devant près de 600 invités à l’église St. Mary’s et plus de 1 000 convives à la réception dans la propriété familiale de Jackie, restera gravé dans l’histoire non seulement pour son éclat mondain, mais aussi pour la robe de mariée qui marqua une génération entière.

Une robe devenue icône

La robe de Jackie fut conçue par Ann Lowe, une couturière afro-américaine alors peu reconnue dans le milieu élitiste de la mode. Réalisée en taffetas de soie ivoire, elle se distinguait par une encolure bardot douce encadrant gracieusement le visage, des manches courtes ajustées, et surtout une jupe volumineuse composée de plus de 50 mètres de tissu. La jupe, décorée d’appliqués floraux réalisés à la main, donnait à l’ensemble une allure sculpturale et raffinée.

Chaque détail illustrait l’art d’Ann Lowe :

  • Une confection sur-mesure, pensée pour flatter la silhouette élancée de Jackie.

  • Des finitions invisibles, témoignant d’un savoir-faire couture rarement associé aux robes de mariée américaines de l’époque.

  • Un équilibre subtil entre tradition (le volume, les ornements) et modernité (la pureté des lignes).

Un drame évité de justesse

À seulement dix jours du mariage, une catastrophe survint : une inondation détruisit la robe originale dans l’atelier d’Ann Lowe. Avec une détermination incroyable, Lowe et son équipe reprirent tout depuis zéro, recréant la robe en seulement huit jours.

Pourtant, malgré cet exploit, son nom resta largement absent des récits médiatiques. À cause du racisme systémique de l’époque, Ann Lowe fut maintenue dans l’ombre. Son travail ne fut reconnu que bien plus tard, après sa mort, réhabilitant peu à peu sa place dans l’histoire de la mode.

L’opinion de Jackie

Bien que la robe ait été réalisée par Ann Lowe, le design initial avait été imposé par la famille Kennedy, qui souhaitait une silhouette traditionnelle et imposante. Lowe traduisit ces souhaits en une œuvre couture spectaculaire, fidèle aux attentes de la famille mais pas forcément au goût personnel de Jackie.

En privé, Jackie n’aimait pas totalement sa robe. Elle trouvait son col trop rigide et jugeait la jupe trop imposante. Ses goûts allaient vers des lignes plus simples et épurées. Mais malgré ses réserves, la robe fit sensation et influença durablement l'univers de la robe de mariée.

Le jour du mariage

La cérémonie fut marquée par une atmosphère solennelle : Jackie fut accompagnée par son beau-père, Hugh Auchincloss, et l’Ave Maria fut chanté par le ténor Luigi Vena. Même le pape Pie XII envoya une bénédiction personnelle.

La réception, donnée à Hammersmith Farm, réunit plus de 1 000 invités. Le gâteau de mariage, un chef-d’œuvre de cinq étages, fut partagé dans une ambiance à la fois mondaine et joyeuse. Ce fut un événement digne de la haute société américaine des années 50, largement couvert par Life Magazine.


Héritage d’une robe

Si Jackie n’adorait pas chaque détail de sa robe, l’histoire a retenu son éclat. Les photos publiées dans Life ont transformé sa tenue en un symbole intemporel du mariage américain. Des milliers de jeunes femmes rêvèrent alors d’une robe semblable, faisant entrer le style « Jackie » dans les la mode des décennies suivantes.

Aujourd’hui encore, la robe est considérée comme l’une des plus célèbres de l’histoire. Conservée à la JFK Library and Museum, elle reste une référence historique pour la robe de mariée. Et l’histoire d’Ann Lowe, qui la recréa dans l’urgence et resta dans l’ombre à cause de son origine, résonne comme un hommage aux mains invisibles derrière les chefs-d’œuvre couture.

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